Louer une résidence secondaire à l'année

Louer sa résidence secondaire à l’année peut être une excellente opportunité, mais il faut bien connaître les règles et obligations. Découvrez tout ce qu’il faut savoir !

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29/5/2025

Louer une résidence secondaire à l'année

Le marché des résidences secondaires en France connaît une mutation importante : de nombreux propriétaires constatent que leur bien reste inoccupé plusieurs mois dans l’année, ce qui alourdit les charges (taxes, entretien, chauffage) sans retour sur investissement. Selon l’INSEE, les résidences secondaires représentaient environ 3,2 millions d’unités, soit 10 % du parc résidentiel national.


Face à cela, la location à l’année apparaît comme une stratégie pertinente pour optimiser son rendement, sécuriser ses revenus et éviter les périodes de vacance locative. Cependant, s’engager dans cette voie demande de bien connaître les enjeux : juridiques, fiscaux, administratifs, mais aussi pratiques et de gestion.


Dans cet article, nous allons d’abord analyser pourquoi louer une résidence secondaire à l’année peut être une option avantageuse pour un bailleur. Puis passer en revue les différences légales et administratives à connaître pour réussir cette démarche en toute conformité. Pour en savoir plus sur la préparation à cette mise en location, et notamment sur la mise en location classique d’une résidence secondaire, lisez cet article.

Louer une résidence secondaire à l'année
Ce qu'il faut retenir pour louer à l'année sa résidence secondaire

1. Pourquoi louer une résidence secondaire à l’année ?

Louer une résidence secondaire à l’année peut offrir un rendement plus stable qu’une exploitation saisonnière et simplifier la gestion locative : vous ciblez un locataire qui reste plus longtemps, vous réduisez les rotations, les états des lieux fréquents et la vacance entre deux séjours. Cela permet aussi de lisser vos revenus et de bénéficier d’une occupation prolongée, tout en restant dans un cadre d’exploitation patrimoniale plus sécurisé.

Dans cette section, nous examinerons le rendement potentiel comparé à la location saisonnière, la gestion et les risques liés à la vacance, puis les profils de locataires les plus adaptés à ce type de location longue durée.

Rendement potentiel vs location saisonnière

La location à l’année permet d’obtenir une rentabilité stable et régulière. En comparaison, la location saisonnière peut générer des revenus plus élevés sur des périodes très courtes, mais elle implique aussi une forte vacance, des périodes sans locataire et une gestion lourde (ménage, réservations, changement de locataires). Selon un guide de Nexity, la location longue durée d’une résidence secondaire témoigne d’une « location continue du bien pour une durée d’un an, généralement renouvelable ». (Source : Nexity)
Ainsi, même si le loyer mensuel peut être inférieur à ce d’une semaine de location touristique, le taux d’occupation atteint 100 % sur 12 mois dans de nombreux cas, ce qui sécurise le revenu et limite les aléas.

Vacance locative, gestion simplifiée, stabilité du locataire

La vacance locative est un coût important pour les propriétaires. En louant à l’année, le bien est occupé de façon continue, ce qui réduit les périodes sans revenu et les interventions fréquentes. Cela simplifie la gestion (un seul bail, un seul locataire, moins de remise en état entre deux locations). Selon un site conseil, l’un des inconvénients de la location longue durée est « un manque de flexibilité : si vous choisissez de louer votre bien à l’année, vous devrez vous engager sur une période plus longue, un an minimum ». (Source : Luko) Cependant, pour un bailleur souhaitant stabilité et rendement régulier, cette contrainte peut être un atout.

Profils de locataires ciblés (étudiants, actifs, familles)

Le choix du locataire est déterminant. Louer à l’année permet de viser des profils stables : étudiants en location meublée pour l’année universitaire, jeunes actifs en mission, familles cherchant un logement durable. Ces profils offrent généralement une meilleure sécurité que les locataires à court terme. Bien entendu, il faut adapter le bien (meublé ou non, équipements, localisation) au profil choisi pour optimiser la durée et la qualité du bail.

2. Les différences légales et administratives

Louer sa résidence secondaire à l’année implique de bien cerner le cadre légal et administratif qui diffère de celui d’une résidence principale ou d’une location saisonnière. Il s’agit notamment de vérifier les statuts, de respecter les démarches auprès de la mairie et de choisir le bon type de bail. Dans cette section, nous passerons en revue : la distinction entre résidence secondaire et principale, les démarches de changement d’usage ou autorisation requise en zone touristique, puis les spécificités du bail (meublé ou non-meublé), sa durée et ses conditions.

Statut de résidence secondaire vs résidence principale

Il est essentiel de bien distinguer la résidence secondaire de la résidence principale. La résidence principale doit être occupée « au moins huit mois par an » sauf exceptions. Lorsque vous louez à l’année une résidence secondaire, les règles applicables ne sont pas celles d’un logement loué en tant que résidence principale. Le bail, notamment, peut être rédigé avec une plus grande liberté (durée, loyer, préavis) car la protection renforcée du locataire de la résidence principale ne s’applique pas toujours. (Source : Paris Rental)

Démarches à la mairie, changement d’usage, autorisation (zone tourisme)

Avant de louer une résidence secondaire, vérifiez les obligations locales : selon le lieu, une autorisation de changement d’usage peut être requise, notamment dans les communes de plus de 200 000 habitants. Vous devez également faire une déclaration en mairie si le logement passe en location meublée. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions pouvant aller jusqu’à 100 000€ d’amende ou la remise en état du logement.

Bail meublé ou non-meublé, durée, conditions spécifiques

Selon que vous louez en meublé ou en location vide, les règles varient. En location meublée à l’année, le bail est généralement d’un an renouvelable ou neuf mois si étudiant. L’un des avantages est que vous pouvez déduire des charges et opter pour des régimes fiscaux avantageux (micro-BIC ou régime réel). Un guide rappelle que «la location longue durée pour une résidence secondaire ne s’improvise pas… la fiscalité appliquée diffère nettement de celle d’une résidence principale». Il convient d’inclure dans le bail toutes les conditions (mobilier minimum, durée, dépôt de garantie) et de rédiger un état des lieux pour sécuriser la relation.

3. Fiscalité & charges spécifiques

La mise en location à l’année d’une résidence secondaire n’est pas seulement une affaire de gestion locative : elle s’accompagne de règles fiscales et de charges spécifiques qu’il est impératif de maîtriser. Comprendre ces contraintes permet de préserver la rentabilité de votre bien et d’éviter des mauvaises surprises. Dans cette section, nous allons explorer la fiscalité applicable, les taxes locales, ainsi que les charges à anticiper.

Impôts locaux et surtaxes

En tant que propriétaire d’une résidence secondaire, vous restez redevable de la taxe foncière et de la taxe d’habitation (pour le logement non utilisé comme résidence principale).
Par exemple : depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, la taxe d’habitation sur les résidences principales a été supprimée, mais elle reste due pour les résidences secondaires.
De plus, certaines communes peuvent appliquer une majoration de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires, pouvant atteindre jusqu’à 60%.
Il est donc essentiel d’évaluer cette charge dès lors que vous envisagez de louer votre bien à l’année, car elle peut significativement impacter votre rendement.

Revenus locatifs et régime d’imposition

Lorsque vous louez votre résidence secondaire à l’année, les loyers perçus entrent dans votre revenu imposable. Le régime dépend de la nature du bail (meublé ou non-meublé) :

  • Si vous optez pour la location meublée, vous pouvez choisir le régime « micro-BIC » (abattement 50 % pour revenus jusqu’à 77 700€) ou le régime réel.
  • Si vous louez nue (location vide), alors les revenus relèvent des revenus fonciers, avec un abattement de 30 % jusqu’à 15 000€ de revenus.
    Pour un bail à l’année de résidence secondaire, le bon choix du statut fiscal peut faire la différence entre un rendement net intéressant et un résultat décevant.

Charges, amortissements et plus-value

Outre les impôts, vous devez anticiper les charges classiques (entretien, copropriété, assurance, chauffage) mais également la fiscalité de la plus-value en cas de revente du bien : contrairement à la résidence principale, la plus-value d’une résidence secondaire est soumise à l’impôt.
Côté amortissement : si vous êtes en location meublée, et selon votre régime, vous pouvez amortir le mobilier et le bien lui-même, ce qui réduit l’imposition (régime réel). Cela reste à évaluer avec un professionnel comptable.

4. Fixer le bon loyer et choisir le bon locataire

Fixer un loyer juste et choisir un locataire adapté sont deux piliers de la réussite de la mise en location à l’année d’une résidence secondaire. Un loyer trop élevé ou un locataire inadapté peuvent rapidement peser sur la rentabilité ou la tranquillité du bail. Cette section vous livre les clés pour bien positionner votre bien et sélectionner efficacement.

Analyse du marché local & fixation du loyer

Avant de fixer votre loyer, réalisez un comparatif du marché local : type de bien, surface, équipements, localisation. En zone littorale ou touristique, le niveau des loyers peut être supérieur mais aussi plus volatil. Utiliser des comparateurs ou se référer à des professionnels (agences, chasseurs immobiliers) est recommandé.
Prenez en compte aussi les charges récupérables et non-récupérables, l’ameublement éventuel, ainsi que le fait que vous louez un bien qui était jusqu’ici une résidence secondaire : il peut être proposé à un tarif légèrement supérieur au parc standard, mais la stabilité doit primer.

Profil du locataire adapté

Pour une location à l’année, visez des profils fiables : étudiant, jeune actif en mission, famille souhaitant stabilité. Ces typologies apportent souvent un bail d’au moins un an, mieux que la rotation des locataires de courte durée.
Il est important d’évaluer la solvabilité (ex : revenus ≥ 3 × le loyer), la stabilité de l’emploi, le comportement antérieur. Mentionnez dans l’annonce que l’usage principal du logement doit rester locatif à l’année, pour crédibiliser la candidature.
Par ailleurs, présentez clairement qu’il s’agit d’une location longue durée, ce qui attire des candidats sérieux, limite les demandes touristiques ou de courte durée.

Choisir un locataire fiable est indispensable, consulter notre article dédié.

Garanties & contrat de bail adapté

Vous devez vérifier les garanties : caution, assurance loyers impayés, garantie Visale selon profil. Un locataire bien sélectionné mais sans garantie reste une source de risque.
Le contrat de bail doit être sérieux, mentionner la durée, les conditions d’usage, le mobilier (si meublé), les obligations du locataire et les modalités de bail. Un bon bail contribue à attirer un locataire fiable et à sécuriser la relation.

Téléchargez notre checklist pour la mise en location de votre bien.

5. Gestion, supervision et bonnes pratiques

Signer le bail ne marque pas la fin du travail : la relation locative doit être suivie activement. Une gestion proactive permet de valoriser le bien, de limiter les impayés, de maximiser la durée du bail et donc la rentabilité. Nous vous expliquons comment mettre en place cette gestion au quotidien.

Accueil du locataire et communication claire

Au début de la location, prenez le temps d’accueillir le locataire, lui expliquer les modalités de vie dans le logement (fonctionnement, charges, règles). Un livret d’accueil ou une fiche de synthèse est un excellent complément. Cette étape instaure une relation de confiance et limite les risques d’abandon ou de dégradation.

Suivi des loyers et gestion proactive des incidents

Mettez en place un suivi mensuel des paiements : tarder peut coûter cher. En cas de retard, faites une relance rapide et activez vos garanties si besoin. Cela vaut tant pour la vacance locative que pour les impayés.
De plus, prévoyez un entretien annuel (vérification des équipements, mise à jour des diagnostics, état des lieux intermédiaire) pour maintenir la qualité du bien et attirer un locataire sérieux pour le renouvellement.

Optimiser la durée et la rentabilité du bail

Un locataire fiable qui reste plusieurs années est un atout majeur. Pour cela :

  • Gardez un tarif compétitif, réévaluez chaque année (avec modération) en fonction du marché.
  • Proposez un système de reconduction simple, tout en restant vigilant sur le bail.
  • Valorisez votre bien : modernisation, étiquette énergétique, bon état général. Un logement bien entretenu attire plus facilement un renouvellement.
    Enfin, indiquez clairement dans l’annonce que vous proposez une location à l’année d’une résidence secondaire : cela attire les bons profils et évite les candidats à durée courte.

Conclusion

En décidant de louer votre résidence secondaire à l’année, vous optez pour une stratégie de location à la fois plus stable et plus sereine que la simple location saisonnière. Vous transformez un bien souvent inoccupé une bonne partie de l’année en source de revenu régulier, tout en simplifiant sa gestion.

Bien entendu, cette option exige que vous maîtrisiez les obligations légales et fiscales, que vous choisissiez un locataire adapté et que vous mettiez en place un bail et un suivi solides. Grâce aux conseils partagés dans cet article : de l’analyse du marché à la gestion quotidienne ; vous êtes désormais en mesure d’aborder ce projet de façon professionnelle. Pour un accompagnement complet, n’hésitez pas à faire appel à MeCaza et à consulter les autres ressources de notre blog.

FAQ

1. Peut-on louer une résidence secondaire sans autorisation ?

Oui, mais dans certaines communes de plus de 200 000 habitants, une autorisation de changement d’usage ou une déclaration en mairie peut être requise.

2. Quelle est la durée minimale d’un bail pour une résidence secondaire louée à l’année ?

Pour une location à l’année, le bail peut être d’un an renouvelable (pour un logement meublé long terme) ou selon les conditions libres entre le bailleur et le locataire.

3. Quelles sont les différences fiscales entre location saisonnière et location à l’année pour une résidence secondaire ?

En location à l’année, les revenus entrent dans les revenus fonciers ou, en meublé, dans les BIC avec les régimes micro-BIC ou réel. En saisonnier, des règles spécifiques s’appliquent (taxe de séjour, déclaration meublé de tourisme…).

4. Le loyer peut-il être librement fixé pour une résidence secondaire louée à l’année ?

Oui : contrairement à certaines locations de résidence principale dans des zones encadrées, vous bénéficiez d’une plus grande liberté pour fixer le loyer, tant que vous respectez les droits du bailleur et du locataire.

5. Quel type de locataire privilégier pour louer une résidence secondaire à l’année ?

Privilégiez un profil stable : étudiant en location meublée, jeune actif, famille cherchant un logement durable. Ces profils offrent souvent une occupation longue et une gestion simplifiée.

mélanie experte immobilière

Article rédigé par Mélanie Jacquet,
Experte immobilière du blog MeCaza.

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