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1/7/2025
Acheter un appartement pour le louer peut générer un bon rendement, mais cela dépend de nombreux paramètres. En 2025, entre taux de crédit stabilisés, nouvelles normes énergétiques et les types de location, il faut analyser en détail chaque projet. Cet article vous guide pour estimer au plus juste la rentabilité réelle de votre investissement locatif.
En 2025, le marché immobilier français connaît une phase d’ajustement après la flambée des années précédentes. Les volumes de transactions se stabilisent et les prix amorcent une légère baisse ou stagnation dans de nombreuses villes.
Cette accalmie fait suite à la forte hausse des taux d’intérêt observée en 2022-2023, qui avait réduit la capacité d’emprunt des ménages. Bonne nouvelle pour les investisseurs: les taux d’emprunt immobiliers, qui avaient culminé au-dessus de 4 % fin 2023, sont redescendus autour de 3 % au premier trimestre 2025.
Par exemple, un crédit sur 20 ans se négocie en moyenne vers 3,2% en mars 2025, contre près de 4,0% fin 2023. Cette détente des taux, couplée à la légère correction des prix (plus de -10 % sur deux ans dans des métropoles comme Paris ou Bordeaux), améliore sensiblement le pouvoir d’achat immobilier des investisseurs.
Concrètement, le rapport de force s’équilibre entre acheteurs et vendeurs en 2025. Les acheteurs reprennent la main grâce à des taux plus abordables et à des prix plus sages, même si ces derniers restent élevés dans certaines grandes villes. Ce contexte ouvre des opportunités pour qui envisage un investissement locatif, à condition de choisir soigneusement son bien.
Il faut cependant garder en tête les changements réglementaires récents: par exemple, depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les logements classés G au diagnostic énergétique sont considérés comme indécents et ne peuvent plus être reloués. Les propriétaires de « passoires thermiques » (DPE F ou G) devront donc réaliser des travaux sous peine de vacance forcée à l’échéance du bail.
Dans ce contexte immobilier en mutation (taux d’intérêt plus hauts qu’il y a quelques années, prix plus raisonnables mais normes plus strictes), la question se pose: est-ce rentable d’acheter un appartement pour le louer ?
Pour y répondre objectivement, il faut d’abord comprendre comment se mesure la rentabilité locative, puis examiner les critères de réussite et les choix stratégiques (type de location, emplacement…), sans oublier d’illustrer le propos avec quelques exemples chiffrés et d’analyser les risques encourus.
La rentabilité locative est l’indicateur clé pour juger de la performance d’un investissement immobilier mis en location. En simplifiant, il s’agit du ratio entre ce que le logement rapporte (loyers) et ce qu’il coûte (prix d’achat, charges, impôts…). On distingue plusieurs niveaux de calcul, du plus simple au plus abouti :
C’est le rapport entre le loyer annuel brut et le prix d’achat du bien, multiplié par 100. Par exemple, un appartement acheté 200000€ et loué 800€ par mois (9600€ par an) affiche environ 4,8 % de rendement locatif brut. Cet indicateur de base permet une première comparaison entre biens ou villes, mais il ne tient pas compte des coûts d’exploitation.
Elle se calcule simplement : loyer annuel / prix d’achat x 100. Cela donne une première estimation, mais elle ne tient pas compte des charges ou de la fiscalité.
La rentabilité nette déduit les charges non récupérables (taxe foncière, entretien...). Il faut enlever du loyer annuel toutes les charges non payées par le locataire (taxe foncière, frais de copropriété non récupérables, assurances, gestion locative, impôts, etc.). On divise ensuite par le prix d’achat. Cela donne le rendement net.
Dans l’exemple précédent, avec 2000€ de charges annuelles, la rentabilité nette tombe à environ 3,8 %. Le net reflète mieux le gain réel pour le propriétaire, en intégrant les sorties d’argent liées au bien.
Le montant des impôts dépend du régime fiscal choisi (micro-foncier, réel, LMNP, Pinel, etc.) et des éventuels avantages fiscaux dont bénéficie l’investisseur.
Au-delà des taux de rendement, le cashflow mesure la trésorerie dégagée par l’opération chaque mois ou chaque année.
En pratique, c’est la différence entre les loyers perçus et l’ensemble des dépenses liées à l’investissement, notamment les mensualités de crédit si vous avez emprunté.
Un cashflow positif signifie que le loyer couvre toutes les charges et le remboursement du prêt, en laissant même un surplus.
Un cashflow négatif indique que vous devez rajouter de l’argent chaque mois pour boucler le financement, on parle alors d’effort d’épargne. Cet indicateur est crucial pour évaluer la viabilité financière à court terme: un bien peut avoir un rendement brut élevé mais un cashflow négatif si l’emprunt est trop coûteux.
C’est la mesure la plus globale de la rentabilité. Le TRI prend en compte l’ensemble des flux financiers de l’investissement sur toute sa durée.
Cela inclut les loyers nets annuels, mais aussi l’éventuelle revente du bien avec la plus-value réalisée, les frais d’achat (notaire, travaux), la revente, la fiscalité sur la plus-value, etc. Techniquement, le TRI est le taux d’actualisation qui annule la valeur actuelle nette du projet.
Plus simplement, il donne le rendement annuel moyen de votre placement en intégrant loyers + revente. Un TRI élevé signifie que l’investissement a bien “performé” globalement, compte tenu de tous les cashflows.
Cet indicateur est particulièrement utile pour comparer un investissement locatif à d’autres placements financiers sur le long terme. Par exemple, un TRI de 5% signifie que sur la durée, votre projet immobilier vous a rapporté l’équivalent d’un intérêt de 5% par an.
En France, la rentabilité locative peut beaucoup varier selon les villes et les biens. En général, elle oscille entre 2 % (dans les zones très prisées et chères) et 7 % (dans les villes moyennes ou quartiers populaires).
Un studio étudiant à Saint-Étienne peut dépasser 8 % brut, tandis qu’un deux-pièces à Paris peut peiner à atteindre 3 %.
Il ne faut pas s’arrêter au chiffre brut : une rentabilité élevée s’accompagne souvent de risques plus grands ou d’un potentiel de valorisation moindre, alors qu’un faible rendement dans une grande métropole peut être compensé par une revente en plus-value plus tard.
L’important est de calculer précisément la rentabilité nette de votre projet (après charges et impôts) et de la comparer au coût de votre financement.
En 2025, avec des taux d’emprunt autour de 3-4 %, viser un rendement net supérieur à ces taux est un minimum pour espérer un cashflow neutre ou positif.
Par exemple, un rendement net de 3 % avec un crédit à 4 % impliquera un effort d’épargne (le loyer ne suffit pas à payer l’emprunt), là où un rendement de 5-6 % dégagera généralement un surplus bénéficiaire.
Pour déterminer si un achat locatif sera rentable, il faut étudier un ensemble de critères objectifs. Une rentabilité attractive n’est pas qu’une affaire de pourcentage théorique : de nombreux facteurs concrets influencent le rendement réel de votre investissement. Voici les principaux éléments à passer au crible:
« Localisation, localisation, localisation», dit l’adage. La situation géographique du bien est déterminante. Un emplacement prisé (centre-ville, quartier dynamique, proximité des transports et des universités) assure une forte demande locative, donc un risque de vacance très faible et une plus grande facilité à ajuster le loyer.
À Lille par exemple, la tension locative est telle que « les biens sont souvent loués en quelques jours, avec des taux de vacance faibles ».
En revanche, un bien mal situé (lointaine périphérie sans transport, petite ville en déclin démographique) pourra afficher un rendement brut élevé sur le papier, mais souffrir de vacances locatives chroniques ou de difficultés à choisir un locataire solvable.
Le dynamisme économique et démographique de la ville, la présence d’étudiants, de pôles d’emplois, etc., sont des indices de marché locatif porteur. Par ailleurs,
l’emplacement influe sur la valorisation future: un quartier en plein essor peut offrir à la fois un rendement correct et un potentiel de plus-value, tandis qu’une zone peu demandée risque de stagner ou décoter.
Le rendement dépend directement du prix payé à l’achat. Un prix au m² trop élevé plombera la rentabilité. Ainsi, dans des villes comme Paris ou Bordeaux où le m² dépasse 4 000-10 000 €, il est difficile d’obtenir plus de 3-4% de rendement brut.
À l’inverse, des villes moyennes au m² encore abordable (2000-3000€) permettent plus facilement d’atteindre 5-6% ou plus. Il convient aussi de considérer l’état du logement: un appartement ancien nécessitant d’importants travaux aura des coûts initialement (ou prochainement) plus élevés, mais ces travaux peuvent améliorer le loyer et la valorisation.
Les travaux d’amélioration peuvent être vus comme un investissement: ils pèsent sur la trésorerie au départ, mais rendent le bien plus attractif (loyer supérieur, vacance réduite) et peuvent souvent être déduits fiscalement (régime réel).
N’oublions pas non plus que les normes environnementales évoluent: acheter un logement mal classé (DPE F ou G) impose de prévoir des travaux de rénovation énergétique pour pouvoir le louer sur le long terme. Ce coût doit être intégré dans votre calcul de rentabilité.
Pour passer du rendement brut au net, il faut soustraire toutes les charges supportées par le propriétaire. Parmi les plus lourdes, on trouve la taxe foncière, souvent équivalente à un voire deux mois de loyer par an selon les communes. Les charges de copropriété non récupérables (entretien des communs, syndic, etc.) peuvent aussi représenter 10 à 20% des loyers.
S’ajoutent les frais de gestion locative si vous déléguez à une agence (généralement 5 à 10% du loyer annuel), l’assurance propriétaire non-occupant, l’éventuelle garantie loyers impayés, l’entretien courant (chaudière, électroménager dans un meublé), et les travaux ponctuels (réfection d’un sol, peinture entre deux locataires).
Plus un bien est grand ou ancien, plus les charges d’entretien risquent d’être élevées, ce qui rogne la rentabilité nette. Une bonne pratique est d’estimer dès le départ ces coûts sur plusieurs années (ex: provisionner 1% du prix du bien par an pour les travaux futurs).
C’est un aspect parfois sous-estimé par les débutants. Les revenus locatifs sont imposés, soit dans la catégorie des revenus fonciers (location nue), soit des BIC bénéfices industriels et commerciaux (location meublée). Le régime fiscal choisi va fortement influer sur la rentabilité nette.
En location nue, le régime micro-foncier accorde un abattement forfaitaire de 30% sur les loyers (porté à 50 % à partir de 2025 pour encourager la rénovation), tandis qu’en location meublée non professionnelle (LMNP), le micro-BIC offre un abattement de 50% si le meublé est classé tourisme (30% sinon). Ces abattements simplifiés conviennent si vous avez peu de charges.
Sinon, le régime réel permet de déduire toutes les dépenses réelles (intérêts d’emprunt, travaux, assurances, charges...) et d’amortir le bien et le mobilier en meublé, ce qui réduit souvent fortement l’imposition. Le revers, c’est une gestion plus complexe (comptable, liasse fiscale).
Quoi qu’il en soit, il faut intégrer l’impôt sur les loyers dans le calcul: un investissement très rentable brut peut devenir médiocre net d’impôt si on ne choisit pas le régime adéquat.
À titre d’illustration, un loyer annuel de 12000€ perçu en location nue sera imposé sur 6000€ seulement en micro-foncier 2025 (50% d’abattement), alors qu’en meublé micro-BIC (30% d’abattement) il serait imposé sur 8400€. Selon votre tranche marginale d’imposition, la différence sur le revenu net peut être significative.
Enfin, pensez aux éventuels dispositifs fiscaux (locatifs neufs Pinel, Denormandie dans l’ancien avec travaux, Loc’Avantages, etc.) qui, sans être une fin en soi, peuvent améliorer le rendement global via des réductions d’impôts: ils sont à considérer comme un bonus.
Le mode de financement impacte aussi la rentabilité pour l’investisseur. Si vous achetez 100 % comptant, vous percevez un revenu net immédiat (après charges et impôts) qui peut être comparé à d’autres placements.
En revanche, si vous optez pour un emprunt bancaire, vous utilisez l’effet de levier du crédit: vos revenus locatifs remboursent en partie l’emprunt. Cela permet souvent d’investir sans apport massif, voire plusieurs fois, mais le coût des intérêts doit être pris en compte.
Avec les taux actuels (3-4%), l’effet de levier n’est intéressant que si le rendement locatif net dépasse le taux du crédit. Sinon, le crédit augmentera votre effort financier au lieu de l’alléger.
Attention aussi au taux d’endettement personnel: un projet locatif rentable sur le papier peut être refusé par la banque si vos finances sont justes. Enfin, qui dit crédit dit assurance emprunteur (à inclure dans les charges) et risque de taux si vous empruntez à taux variable (rare en France sur l’habitat, mais à signaler).
Un autre choix crucial pour la rentabilité est le type de location que vous allez pratiquer. Louerez-vous vide sur du long terme, en meublé, en colocation étudiante, en location saisonnière touristique ? Chaque formule a ses avantages et inconvénients, et la rentabilité peut en être sensiblement affectée. Tour d’horizon des principales stratégies locatives :
Stabilité, peu de turn-over, bail long de 3 ans. Rentabilité plus faible, mais risques moindres.
Loyers plus élevés, régime fiscal LMNP avantageux, mais plus de gestion (mobilier, entretien).
Très rentable dans les villes étudiantes. Permet de maximiser le loyer global, au prix d’une gestion plus dynamique.
Rentabilité élevée mais gestion intensive. Convient surtout aux biens situés dans des zones touristiques ou en centre-ville attractif.
Dans le détails :
La forme la plus classique est la location nue (non meublée), avec un bail standard de 3 ans (pour les particuliers). L’autre option est la location meublée, où le logement est équipé de suffisamment de mobilier et d’électroménager pour être habitable immédiatement (bail d’un an, ou 9 mois pour les étudiants).
En 2025, la location meublée a le vent en poupe auprès des investisseurs, car elle offre généralement un meilleur rendement. En effet, les loyers d’un meublé sont 15 à 20 % plus élevés que ceux d’un logement loué nu comparable. Le propriétaire peut valoriser l’équipement fourni et la flexibilité offerte au locataire.
Selon une étude de Pretto, la rentabilité nette moyenne est d’environ 3,7 % en location vide contre 4,8 % en location meublée en 2025. L’écart est notable. Toutefois, qui dit loyer plus élevé dit aussi plus de rotation : le bail meublé étant d’un an renouvelable, le locataire peut partir plus facilement. Il faut s’attendre à un turnover plus fréquent et donc un risque accru de vacance locative, surtout dans les villes non étudiantes.
La location nue au contraire lie le locataire pour 3 ans (et souvent davantage, car déménager est coûteux). Cela assure une stabilité d’occupation appréciable : des revenus réguliers et moins de frais de remise en état (peinture, petites réparations) entre locataires.
Du point de vue fiscal et réglementaire, la location vide et meublée diffèrent également. En location nue, le cadre légal est plus protecteur pour le locataire (préavis de 3 mois, contre 1 mois en meublé) et le bailleur a moins de latitude (durée de bail fixe, congé plus encadré).
Mais la location nue relève des revenus fonciers, avec le régime micro-foncier simple (50 % d’abattement dès 2025). La location meublée, elle, est soumise aux BIC : au régime micro-BIC on n’a que 30 % d’abattement forfaitaire (pour les meublés ordinaires), mais au régime réel on peut amortir le bien et les meubles, ce qui permet souvent de ne pas payer d’impôt sur les loyers pendant de longues années.
Le choix du régime est donc crucial. Notons aussi que gérer un meublé demande un peu plus d’investissement en temps et en budget : il faut acheter et renouveler le mobilier, gérer les dégradations éventuelles sur celui-ci, et respecter la liste des éléments obligatoires (lit, table, chaises, équipement de cuisine, etc.).
La colocation consiste à louer un même logement à plusieurs locataires simultanément, via un bail commun ou des baux multiples par chambre.
C’est une stratégie très répandue dans les grandes villes étudiantes ou à fort taux de jeunes actifs (Lille, Montpellier, Toulouse, etc.). L’intérêt financier de la colocation est de pouvoir tirer un loyer global supérieur en louant “à la chambre” plutôt qu’à une seule famille. Par exemple, un grand T4 loué 1 000 € à une famille pourrait se louer 3 x 400 € = 1 200 € si on le transforme en colocation de 3 personnes, charges comprises.
Les colocataires, eux, s’y retrouvent car le loyer par personne est plus faible que s’ils louaient chacun un studio. Au final, tout le monde est gagnant et le rendement locatif s’améliore. On estime généralement que la colocation peut augmenter le rendement brut d’environ +2 points par rapport à une location classique sur le même bien (soit par exemple passer de 5 % à 7 %).
Des marchands de biens peu scrupuleux mettent même en avant des rentabilités de 10-12 % “grâce à la colocation”, mais attention : cela repose parfois sur des hypothèses de loyers exagérément hauts qui ne seront pas tenables sur le marché. Il faut rester réaliste dans ses calculs de loyer : la colocation améliore le rendement, sans être un miracle absolu.
En termes de gestion, faire de la colocation demande quelques précautions. D’abord, le logement doit s’y prêter : typiquement, un appartement de 3 pièces ou plus, avec un salon suffisamment grand (idéalement, chaque colocataire doit disposer d’un espace privatif confortable et de parties communes agréables).
Des aménagements spécifiques peuvent être judicieux pour optimiser la colocation : ajouter une salle de bain supplémentaire, cloisonner différemment pour gagner une chambre, équiper chaque chambre d’un verrou, etc..
Ensuite, la colocation est presque toujours meublée, les candidats à la coloc souhaitent poser leurs valises sans s’embarrasser de mobilier. Vous bénéficierez donc du statut LMNP et de ses avantages fiscaux en amortissement, comme pour toute location meublée classique. Il faudra fournir le mobilier et équipements en conséquence (lave-linge de grande capacité, cuisine équipée, suffisamment de réfrigérateurs, etc.).
La sélection des locataires est aussi cruciale : pour éviter un turnover incessant et des conflits, mieux vaut constituer une colocation de personnes aux modes de vie compatibles et solvables (par exemple tous étudiants sérieux d’une même école, ou jeunes actifs en CDI). Un bon profil de colocataire reste généralement plus longtemps, ce qui réduit l’usure du logement et assure les loyers en temps et en heure.
Enfin, le bail peut être commun (solidarité entre colocataires) ou individuel par chambre ; chaque formule a ses implications juridiques et pratiques.
La colocation implique donc un investissement humain plus important en gestion locative (communication avec plusieurs locataires, médiation en cas de litige interne, gestion de départs échelonnés, etc.).
Certaines agences spécialisées proposent d’administrer les colocations moyennant rémunération, ce qui peut soulager le bailleur. Malgré ces contraintes, la colocation reste une stratégie très rentable dans les villes à forte demande étudiante ou jeune actif, car elle maximise l’exploitation du bien.
Elle peut même être combinée avec de la location saisonnière hors périodes universitaires (colocation dite mixte) : par exemple, louer les chambres à des étudiants sur 9 mois puis en location courte durée touristique l’été. Cette stratégie hybride peut doper la rentabilité, au prix d’une complexité de gestion accrue.
En somme, la colocation convient à l’investisseur cherchant un fort rendement et acceptant de s’impliquer davantage, ou de déléguer à un professionnel. Bien menée, elle permet de tirer le meilleur parti d’un grand logement tout en répondant à une demande réelle du marché (loger moins cher en partageant).
Enfin, il est possible de louer son bien en location meublée de courte durée (type Airbnb) à une clientèle de passage (touristes, voyageurs d’affaires). La location saisonnière est potentiellement la plus rentable de toutes, en termes de loyer au mètre carré.
Sur les périodes occupées, le tarif à la nuitée est bien supérieur à un loyer journalier classique. Ainsi, « par rapport à une location classique, vide ou meublée, le revenu d'une location saisonnière varie entre 4 % et 11 % nets », selon Trackstone. En moyenne, dans les zones touristiques, la rentabilité Airbnb peut être quasiment le double d’une location longue durée sur un an.
Par exemple, un appartement qui rapporterait 5 % brut en location annuelle peut générer 8 à 10 % en location courte durée si le taux d’occupation est optimisé. La flexibilité est aussi un atout : vous pouvez bloquer des dates pour votre usage personnel du logement, ou adapter les tarifs en haute/basse saison pour maximiser les revenus.
Cependant, ces gains ont pour contrepartie une gestion nettement plus exigeante. Louer sur Airbnb ou autres plateformes implique de multiples tâches : gestion des annonces et réservations, entrée et sortie des voyageurs, ménage et blanchisserie fréquents, maintenance réactive en cas de panne (un locataire en séjour n’attendra pas une semaine qu’on répare la chaudière…).
Beaucoup de propriétaires font appel à des sociétés de conciergerie pour s’occuper de l’accueil et du ménage, ce qui peut représenter 20 à 30 % des revenus de la location. Ces frais doivent être intégrés dans le calcul du rendement net.
Par ailleurs, le caractère irrégulier des locations courtes crée une forte variabilité des revenus. Il y a souvent des périodes creuses (hors saison touristique) durant lesquelles le logement reste vide, à moins de brader les prix.
L’emplacement est ici clé : une location saisonnière n’a d’intérêt que dans les secteurs où il y a une demande de tourisme ou de court séjour suffisante (littoral, montagne, centre-ville touristique, zones d’affaires). Autrement, vous aurez un taux de remplissage trop faible pour battre la location longue durée. Il est conseillé de ne pas surestimer le taux d’occupation annuel : par prudence, calculer le rendement sur 8 ou 9 mois loués effectifs plutôt que 12, pour tenir compte des périodes d’inoccupation inévitables.
Il faut aussi être conscient des règles locales : dans beaucoup de grandes villes (Paris, Lyon, Bordeaux…), la location courte durée est réglementée (déclaration en mairie, voire obligation de compenser par un local commercial transformé en habitation dans certains hypercentres).
Il convient de respecter scrupuleusement la législation locale pour éviter amendes ou interdictions. Enfin, fiscalement, la location saisonnière relève des BIC (comme le meublé classique). Si vos revenus dépassent 23 000 € par an et que c’est votre principale source de revenus, vous pourriez être considéré comme loueur professionnel (LMP), avec des implications fiscales spécifiques. La plupart des bailleurs restent toutefois en LMNP (abattement micro-BIC de 50 % pour les meublés classés tourisme, sinon régime réel avec amortissements).
En somme, la location saisonnière peut doper la rentabilité de manière impressionnante, mais elle n’est viable que si vous (ou un intermédiaire) pouvez assurer une gestion hôtelière de qualité. C’est une activité presque commerciale plus qu’un simple placement immobilier.
Pour un studio bien placé loué à la semaine, les efforts peuvent payer : beaucoup d’investisseurs constatent un revenu annuel net supérieur de 20 à 50 % à ce qu’ils auraient eu en location longue durée. Mais attention au revers de la médaille : revenus plus variables, temps de gestion accru, réglementation changeante. Le jeu en vaut la chandelle surtout sur des biens à fort potentiel touristique ou pour des propriétaires capables d’y consacrer du temps.
Pour un investisseur à distance ou souhaitant un revenu passif sans tracas, la saisonnière n’est pas forcément la stratégie la plus adaptée, sauf à déléguer à une agence spécialisée (ce qui coûte cher).
Parlons chiffres concrets: la rentabilité attendue dépend beaucoup de la ville où vous investissez. Voici quelques exemples de rendements locatifs bruts observés en 2025 dans différentes villes de France, pour illustrer les écarts de potentiel. Nous comparerons aussi, pour chaque ville, les types de location susceptibles d’améliorer la rentabilité.
Même si l’investissement locatif peut sembler très attractif sur le papier, il comporte son lot de risques et de limites qu’il convient d’évaluer lucidement. Voici les principaux points de vigilance pour éviter les déconvenues :
Comme on l’a souligné, les rendements annoncés dans les publicités ou par certains vendeurs peuvent être optimistes. Il convient d’être prudent face aux promesses de rentabilité exceptionnelle.
Par exemple, tel vendeur de programmes clés en main qui met en avant « 12 % de rendement en colocation » omet peut-être de préciser que ce calcul ne tient pas compte des périodes de vacance, ni des frais d’ameublement, ni d’une fiscalité non optimisée, etc.
Ne négligez aucun poste de dépense dans vos projections (y compris des provisions pour travaux futurs). Il est souvent utile de simuler plusieurs scénarios: un scénario central, un pessimiste (loyer plus bas, vacance plus longue, charges plus lourdes) et un optimiste.
Si même dans le scénario pessimiste votre projet reste à l’équilibre, vous aborderez l’investissement sereinement. À l’inverse, si la rentabilité ne tient qu’avec des hypothèses idéales, réfléchissez-y à deux fois.
La réalité est souvent entre les deux. En résumé: gardez la tête froide et basez-vous sur des données réalistes du marché local (quels loyers sont réellement pratiqués? en combien de temps se relouent les biens?), quitte à challenger les informations d’un vendeur avec vos propres recherches (sites d’annonces, notaires, etc.).
Un logement vide ne rapporte rien, mais il coûte toujours (charges de copropriété, crédit, taxe foncière). La vacance locative est l’ennemi de la rentabilité. Pour la réduire, il faut bien choisir son bien (emplacement à forte demande) et pratiquer un loyer en phase avec le marché.
Mieux vaut louer 10€ de moins par mois que de subir 3 mois sans locataire en étant trop gourmand. En zone tendue, la vacance est faible, mais dans une ville peu dynamique ou pour une location trop spécifique (loyer de luxe, bien atypique), elle peut entamer fortement le rendement réel.
De même, les impayés de loyer constituent un risque: un locataire défaillant peut vous priver de revenus pendant des mois, le temps de résilier le bail et de relouer, sans garantie de récupérer les sommes dues.
Pour se prémunir, il est recommandé de souscrire une assurance loyers impayés (qui couvrira en partie les loyers manquants) et/ou de bien vérifier la solvabilité des candidats (revenus suffisants, garants solides).
La vacance et les impayés font partie des aléas à anticiper: Trackstone conseille par exemple de toujours calculer son rendement en prévoyant une petite vacance et des frais imprévus, afin de s’assurer que l’investissement reste rentable même dans ces cas de figure.
Louer un bien immobilier n’est pas un investissement 100% passif, surtout si l’on gère en direct. Il faut consacrer du temps à trouver des locataires, rédiger les baux, faire les états des lieux, encaisser les loyers, gérer la maintenance (chaudière en panne, fuite d’eau), etc.
Tout cela représente un coût d’opportunité (du temps non rémunéré) ou des frais si vous déléguez à une agence. Dans le cas de la location meublée et a fortiori de la location saisonnière, la charge de gestion est encore plus élevée (entrées/sorties fréquentes, ménages, annonces en ligne à tenir à jour, etc.).
Ces aspects opérationnels peuvent user certains propriétaires et réduire le gain espéré. Il faut soit s’y préparer en y consacrant du temps, soit accepter de payer pour des services de gestion, ce qui bien sûr abaissera le rendement net.
La distance géographique est un facteur: investir loin de chez soi peut être rentable sur le papier, mais obligera quasiment à mandater une agence ou un gestionnaire Airbnb local, ce qui pèse sur la rentabilité.
Posez-vous la question de votre capacité et volonté de gestion avant de choisir tel ou tel mode d’exploitation. Une colocation de 4 étudiants exigera par exemple plus de suivi qu’une location à un couple en CDI.
Le cadre fiscal avantageux d’hier peut évoluer. On l’a vu avec la fin progressive du dispositif Pinel, la création de nouveaux régimes (Loc’Avantages) ou la modification des abattements micro-fonciers et micro-BIC en 2025.
Il en va de même des normes réglementaires: l’interdiction de louer les logements classés G en 2025 n’était pas forcément anticipée par tous les propriétaires. D’autres mesures écologiques pourraient suivre (interdiction des logements F en 2028, etc.).
Il faut donc intégrer une marge de sécurité dans vos calculs pour pallier une hausse de taxe foncière, une nouvelle taxe sur les logements vacants, ou des travaux obligatoires imposés par la loi. Une rentabilité jugée acceptable aujourd’hui pourrait diminuer demain si la fiscalité s’alourdit (par exemple, si vous passez en tranche d’imposition supérieure, ou si les prélèvements sociaux augmentent).
Diversifier vos investissements ou opter pour un régime fiscal protecteur (LMNP au réel amortissant beaucoup de charges) peut aider à mitiger ce risque. Restez informé des évolutions législatives pour ajuster votre stratégie.
Acheter un appartement pour le louer peut tout à fait être rentable en 2025, à condition de monter le projet avec rigueur et prudence. Nous avons vu que la rentabilité locative dépend d’un équilibre subtil entre le contexte du marché, le calcul financier précis et les choix stratégiques de l’investisseur.
Dans le contexte actuel, il est essentiel de bien acheter (au bon prix, dans la bonne ville), de bien louer (en optimisant le type de location et la fiscalité), et de bien gérer (ou faire gérer) pour limiter les imprévus.
Les avantages d’un tel investissement sont nombreux : revenus passifs, constitution d’un patrimoine tangible, possible plus-value à la revente, protection contre l’inflation, etc. Mais les contraintes et risques sont réels : il faut y consacrer du temps, supporter d’éventuelles périodes sans revenu, et accepter une certaine incertitude sur la rentabilité finale (selon l’évolution des lois et du marché).
En 2025, le marché immobilier offre des opportunités aux investisseurs patients et bien informés. Les taux d’intérêt légèrement plus élevés qu’il y a quelques années imposent de sélectionner des biens à la rentabilité suffisante, et de favoriser par exemple les stratégies comme le meublé ou la colocation pour doper le rendement net.
Néanmoins, il ne faut pas surenchérir aveuglément dans la course au rendement : un équilibre est à trouver entre rentabilité et qualité du bien, entre revenus et risques. Un investissement locatif réussi est souvent celui qui correspond à vos objectifs personnels (préparer la retraite, diversifier votre patrimoine, défiscaliser…) tout en étant adapté aux spécificités du marché local.
Pour maximiser vos chances de réussite, il peut être judicieux de s’entourer de professionnels compétents.
Faire appel à un chasseur immobilier, par exemple, permet de bénéficier d’un accompagnement sur mesure dans la recherche du bien idéal. Ces experts connaissent les villes, les quartiers porteurs, les niveaux de loyers et les écueils à éviter. Ils peuvent vous aider à dénicher la perle rare offrant un bon rendement tout en correspondant à vos critères, négocier le juste prix et sécuriser la transaction.
De même, un bon conseiller en gestion de patrimoine ou un expert-comptable peut optimiser la partie fiscale et financière de votre projet. Bien sûr, ces services ont un coût, mais il est souvent rapidement amorti par les gains réalisés ou les erreurs évitées grâce à leur expertise.
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