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8/7/2025
Transmettre un bien immobilier à ses enfants ou à son conjoint peut entraîner des droits élevés, parfois dépassant les dizaines de milliers d’euros. En anticipant via des dispositifs comme l’abattement, le démembrement, la SCI ou l’assurance-vie, il est possible de protéger son patrimoine et d’alléger la fiscalité, tout en sécurisant vos proches.
Ces dispositifs vous aident à transmettre votre bien immobilier de manière graduée et avantageuse, en allégeant les droits pour vos enfants tout en sécurisant votre usage.
Quand vous donnez de l’argent ou un bien à vos enfants, l’État permet une exonération sur 100 000 €, renouvelable tous les quinze ans. Cela signifie que maman et papa peuvent chacun donner 100 000 €, soit 200 000 €, sans payer de droits. Et quinze ans plus tard, ils peuvent recommencer. Pour un couple ayant deux enfants, cela permet de transmettre jusqu’à 400 000 € sur deux périodes.
Cette méthode est simple à comprendre et à appliquer, car elle respecte les abattements légaux sans formalités compliquées. (Source : impots.gouv.fr).
Le démembrement permet de séparer l’usage du bien (usufruit) de sa propriété pure (nue-propriété).
Vous gardez la jouissance ou les loyers, et vos enfants deviennent propriétaires du bien. Selon l’âge, le fisc évalue la nue‑propriété entre 60 % et 90 % de la valeur totale du bien. Par exemple, à 65 ans, la nue‑propriété d’une maison de 400 000 € représente environ 60 %, soit 240 000 €. Les droits de succession ne porteront donc que sur cette valeur restreinte. Au décès, vos enfants récupèrent automatiquement la pleine propriété sans droits supplémentaires. (Source : Service Public).
La SCI permet de posséder le bien via une société et de transmettre des parts progressivement. Ces parts sont souvent valorisées moins cher que la valeur réelle du bien (décote de 10 à 15 %), car elles sont moins liquides. Par exemple, une maison assise sur 500 000 € peut valoir 425 000 € en parts. En donnant ces parts à vos enfants, vous limitez vos droits fiscalement et facilitez la gestion future, car ils bénéficient d’un cadre juridique clair pour décider ensemble de l’usage ou de la vente.
Au-delà des montages immobiliers, vous disposez de leviers fiscaux efficaces comme l’assurance-vie, le régime matrimonial ou les dons en espèces, pour alléger la succession.
L’assurance‑vie est un produit d’épargne malin pour transmettre sans impôt jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire si les primes sont versées avant 70 ans. Cela signifie que si un parent verse 300 000 € sur deux contrats, chacun de ses deux enfants peut bénéficier de cet abattement. Les montants au-delà de 152 500 € sont taxés à 20 % puis 31,25 % selon les paliers (Source : Nalo). Ce dispositif permet de séparer clairement patrimoine immobilier et succession financière, tout en protégeant vos proches de manière ciblée.
Se pacser ou se marier sous le régime de la communauté universelle offre une protection totale du patrimoine du conjoint survivant. En cas de décès, tout le bien commun, y compris les biens immobiliers revient au partenaire sans droits à payer. C’est une solution simple et efficace pour préserver le cadre de vie du conjoint tout en reportant la taxation potentielle aux successions futures.
Depuis 2025, il est possible de faire un don manuel de 31 865 € à un descendant, renouvelable tous les quinze ans, sans formalité ni impôt. De plus, un don familial de 100 000 € est exonéré de droits à condition que l’argent soit utilisé pour l’achat ou la rénovation d’une résidence principale dans les six mois. Ces dons peuvent être cumulés et financent les droits éventuels ou préparent la transmission sans effort excessif.
Ce cas illustre concrètement comment optimiser la succession en combinant démembrement et assurance‑vie, pour alléger la fiscalité et sécuriser les héritiers.
Imaginez un couple de 65 ans qui possède une maison estimée à 400 000 €. S’ils la transmettaient directement, leurs deux enfants hériteraient de 200 000 € chacun, au-delà des abattements légaux, ce qui générerait un lourd impôt.
Au lieu de cela, les parents décident de donner la nue‑propriété de la maison, tout en gardant l’usufruit. À leur âge, la nue‑propriété représente environ 60 % de la valeur, soit 240 000 € au total. Chaque enfant reçoit 120 000 €. Grâce à l’abattement de 100 000 € par enfant, aucun droit ne s’applique. Le reste, 20 000 €, est imposé à 20 %. Financement : 4 000 € de droits au total.
Lorsque les parents décèdent, l’usufruit s’éteint, et les enfants récupèrent la maison en pleine propriété, sans impôt supplémentaire.
En parallèle, les parents ouvrent deux contrats d’assurance‑vie de 150 000 € chacun, désignant les mêmes enfants comme bénéficiaires. Chaque enfant bénéficie ainsi d’un capital hors succession, totalement exonéré.
Au final, les deux enfants héritent de la maison sans droits grâce au démembrement, et reçoivent chacun 150 000 € chacun, également sans impôt, alors qu’un transfert direct aurait coûté plus de 40 000 € en droits.
Chaque technique présente des bénéfices particuliers, mais aussi des contraintes qu’il convient de peser avec soin.
Le démembrement et les donations graduelles protègent l’usage du bien tout en allégeant la fiscalité, mais ils nécessitent des actes notariés et un bon suivi patrimonial. Créer une SCI familiale offre souplesse et optimisation, mais ajoute des contraintes juridiques, comptables et des frais de gestion. L’assurance‑vie transmet un capital clair, hors succession, mais reste limitée à 152 500 € par bénéficiaire. Enfin, le régime du Pacs (communauté universelle) protège le conjoint, mais ne réduit pas automatiquement la taxation sur les enfants.
Avant de mettre en place ces stratégies, il est impératif de consulter un notaire, un conseiller fiscal ou un avocat spécialisé pour personnaliser votre montage. Chaque étape : donation, démembrement, constitution de SCI, désignation des bénéficiaires, doit être réalisée par des actes officiels et signalée aux services fiscaux. Les structures choisies doivent aussi être réévaluées à chaque changement familial (nouvelle union, naissance, divorce, etc.) et selon l’évolution des lois.
Anticiper la transmission d’un bien immobilier permet de réduire fortement les droits de succession tout en sécurisant l’avenir de vos héritiers. Grâce aux leviers que sont le démembrement, la SCI, l’assurance‑vie, les données chiffrées et les mises en garde présentées, vous disposez aujourd’hui d’un panorama clair pour agir efficacement. Une planification patrimoniale réfléchie, appuyée par un professionnel, garantit une transmission à la fois sereine et optimisée.
Oui, par exemple associer démembrement et assurance‑vie permet de transmettre simultanément usufruit et capital hors succession, sans alourdir la procédure.
Pas nécessairement tous les 15 ans, mais il est prudent de réévaluer le montage après chaque abattement ou en cas de changements familiaux.
Oui, si vous êtes marié ou pacsé sous un régime de communauté universelle, le conjoint récupère le bien sans droits. Sans Pacs ou mariage, il devra utiliser d’autres dispositifs comme l’assurance‑vie pour se protéger.
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