📅
15/7/2025
Louer une chambre ou un studio dans votre résidence principale est une pratique courante en France. Cette démarche peut améliorer votre budget, mais il est crucial de connaître les règles fiscales qui s’y appliquent. Selon que vous optiez pour une location meublée ou non, les montants que vous percevrez pourront être soumis à divers régimes fiscaux, exonérations spécifiques ou obligations déclaratives. Ce guide vous aidera à y voir clair.
Louer une partie de son logement signifie mettre à disposition un espace privatif tout en continuant d’y vivre. Cela peut être une chambre, un studio attenant ou même un espace aménagé dans un garage. L’idée est de générer un revenu complémentaire sans devenir bailleur traditionnel. Cette approche est accessible sans créer de société ni passer par une structure complexe, mais elle reste encadrée fiscalement.
Le choix du régime dépend du type de location : meublée ou non, occasionnelle ou régulière.
Lorsque vous louez un espace meublé dans votre résidence principale, vous relevez automatiquement du régime des Loueurs en Meublé Non Professionnels (LMNP). En dessous de 70 000 € de revenu par an, vous pouvez opter pour le régime Micro-BIC, qui permet un abattement automatique de 50 % sur vos recettes. Ce régime simplifie la déclaration, car il n’impose pas une tenue comptable stricte.
Mais si vos charges dépassent 50 %, vous pouvez choisir le régime réel, qui vous permet de déduire les frais réels : ameublement, frais d’entretien, coûts énergétiques liés à la location. Il est souvent préférable si vous avez investi dans la pièce ou fait des travaux.
Si vous choisissez de louer sans mobilier, vous entrerez dans la catégorie des revenus fonciers. Sous le régime Micro-foncier, vous bénéficiez d’un abattement de 30 % sur vos loyers si ceux-ci ne dépassent pas 15 000 € par an. Vous déclarez alors simplement votre revenu brut, et l’administration applique automatiquement la déduction.
En cas de charges supérieures (intérêts d’emprunt, travaux, assurance), le régime réel est une meilleure option. Il permet de réduire significativement votre base imposable, mais il nécessite de tenir une comptabilité détaillée et de conserver les justificatifs.
Certaines situations permettent une exonération partielle ou totale de vos revenus locatifs :
Si vous louez une partie de votre résidence principale, symboliquement et non comme une activité commerciale, vous pouvez bénéficier d’une exonération si le loyer ne dépasse pas 206 €/m² en Île-de-France ou 152 €/m² en province. Vous devez respecter ces plafonds jusqu’au 31 décembre 2026 pour rester exonéré. (Source : impots.gouv.fr)
Lorsque vous proposez une chambre d’hôtes, vos recettes peuvent rester exonérées tant que vous ne dépassez pas un certain seuil ou que vous respectez des règles de durée et de prestation. Si vous restez dans le cadre de votre résidence principale, une partie des revenus peut être exonérée. (Source : impots.gouv.fr)
Quelques exemples simples permettent de voir ce que vous devrez réellement déclarer.
Vous louez une chambre meublée de 12 m² pour 600 € par mois, soit 7 200 € par an. Sous le régime Micro-BIC, vous bénéficiez d’un abattement de 50 %, soit une base imposable de 3 600 €. Si vous êtes dans une tranche d’imposition à 30 %, vous paierez environ 1 080 € d’impôt. Si des charges liées à cette location (ameublement, chauffage) dépassent ce montant, passer au régime réel fera baisser votre imposition.
Vous louez un studio non meublé 400 € par mois, ce qui représente 4 800 € de revenus annuels. Le régime Micro-foncier s’applique automatiquement car vous êtes en dessous du seuil de 15 000 €. Vous bénéficiez d’un abattement de 30 %, soit 1 440 € de déduction. Vous ne déclarez donc que 3 360 € comme revenu foncier imposable.
Même si la location d’une partie de votre logement vous semble simple, certaines démarches sont incontournables :
Vous devez déclarer cette activité à votre centre des formalités des entreprises (CFE) si vous êtes en LMNP, ou à la mairie si vous êtes en location saisonnière.
En cas de location meublée, un numéro SIRET est nécessaire. Vous devez aussi assurer le locataire, rédiger un contrat clair, et respecter les normes de confort et de sécurité (détecteur de fumée, adaptabilité électrique…). L’UNPI met à disposition des modèles de contrat adaptés à la location d’une chambre chez soi. Ces formalités garantissent la légalité de votre démarche et évitent de mauvaises surprises fiscales ou juridiques.
Louer une chambre chez soi est une belle solution pour arrondir les fins de mois. Avec le bon régime fiscal, un contrat clair, et un respect des normes, vous pouvez transformer un espace inutilisé en revenu sécurisé. Mais attention aux plafonds, aux régimes fiscaux et aux obligations administratives. Si vous souhaitez maîtriser ces démarches en toute sérénité, commencez par consulter un professionnel en fiscalité ou en location meublée.
Oui, il est indispensable de déclarer chaque revenu perçu, même s’il est exonéré, pour rester en règle avec l’administration fiscale.
Non. Louer à un proche reste un revenu imposable. Vous devez déclarer, respecter le régime fiscal adapté (Micro-BIC ou Micro-foncier) et assurer le locataire.
Oui. Même informel, un contrat écrit détaille les conditions de location. Il protège le propriétaire et le locataire, en cas de litige ou pour bénéficier d’un régime fiscal correct.
23/6/2025
Fixer un loyer trop haut peut coûter cher… Voici comment rester dans les clous tout en valorisant intelligemment votre bien.
20/6/2025
Vous louez à Paris ? Voici comment savoir si votre loyer est légal ou abusif, et comment le contester.
18/6/2025
L’encadrement des loyers s’étend en France : découvrez si votre ville est concernée et ce que cela change pour vous.