Loi ALUR 2025 : ce que les bailleurs doivent absolument savoir

La loi ALUR a profondément transformé le marché immobilier français, en protégeant mieux les locataires et en responsabilisant les propriétaires. De l'encadrement des loyers à la trêve hivernale, cet article vous explique tout ce qu’il faut savoir sur cette loi incontournable.

📅

30/4/2025

définition de la loi alur

La Loi ALUR (Loi pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) constitue un véritable tournant pour le marché locatif et l’immobilier en France. Promulguée en 2014, elle vise à réguler les loyers, renforcer la transparence des copropriétés, améliorer l’accès au logement et moderniser l’urbanisme.


Pour un bailleur, un investisseur ou un professionnel de l’immobilier, ce sujet est crucial : les obligations évoluent, les sanctions s’alourdissent, et le cadre dans lequel opère le propriétaire est désormais plus exigeant. Ignorer ces changements expose à des risques financiers ou juridiques.
Cet article vous propose :

  • un panorama complet de la loi ALUR et de ses objectifs,
  • une analyse de ses implications concrètes pour les bailleurs (loyers, préavis, obligations),
  • en fin d’article, des stratégies pratiques, une checklist et des ressources utiles pour vous sécuriser dans votre démarche locative.

1. La loi ALUR : panorama et objectifs

Dans cette première partie, nous dressons un panorama complet de la Loi ALUR : de ses origines, de ses objectifs jusqu’à son impact concret en 2025. L’objectif est de vous donner une vision claire et structurée de ce dispositif afin que vous sachiez exactement où vous vous situez en tant que bailleur ou investisseur.

Origine et principaux axes de la loi

La loi ALUR, promulguée le 24 mars 2014, s’inscrit dans une volonté d’améliorer l’accès au logement, de renforcer la régulation du marché locatif et de moderniser l’urbanisme.
Parmi les axes majeurs :

  • Encadrement des loyers dans les zones tendues, afin de limiter les hausses excessives.
  • Réforme de la gouvernance des copropriétés, renforcement de la transparence des charges et des diagnostics.
  • Amélioration de l’urbanisme et de l’efficacité énergétique des logements (DPE, lutte contre les passoires thermiques).

Où en est-on en 2025 : expérimentation, zones tendues, impact pour les propriétaires et locataires

En 2025, l’encadrement des loyers demeure expérimenté dans de nombreuses communes et s’étend progressivement aux territoires d’Outre-mer.
Le dispositif concerne les baux signés dans les zones « tendues », où le nombre de logements vacants est limité et la demande forte. Pour les propriétaires, cela signifie qu’ils doivent vérifier la zone d’implantation de leur bien et les plafonds applicables, sous peine de sanctions en cas de non-respect.

Données clés : taux de respect de l’encadrement des loyers, majorations en zone secondaire, etc.

Quelques chiffres récents : selon un observatoire, plus de 20 000 annonces ont été analysées entre août 2024 et août 2025 pour mesurer le respect des plafonds de loyer.
Le site PAP indique qu’en zone d’encadrement, le loyer doit se situer entre le «loyer de référence minoré» et le «loyer de référence majoré».
Cela montre que la réglementation est active, que les bailleurs doivent s’y adapter, et qu’un bon suivi de ces données est indispensable pour sécuriser une location.

2. Impacts pour le bailleur : obligations, loyers, préavis

Cette deuxième partie se concentre sur les conséquences concrètes de la loi ALUR pour vous, bailleur ou investisseur : quelles sont vos obligations, comment le loyer est-il encadré, quels délais de préavis s’appliquent, et quelles nouvelles données vous devez connaître pour opérer en toute conformité.

Encadrement des loyers selon commune / zone tendue

Pour les logements situés dans une commune en zone tendue, le bailleur doit veiller à ce que le loyer ne dépasse pas les valeurs fixées par l’arrêté préfectoral (loyer de référence minoré/majoré) sous peine de sanctions.
En pratique, cela implique une étude de marché locale et la prise en compte des valeurs officielles pour fixer ou renouveler un loyer.

Télécharger la checklist du bailleur.

Réduction du préavis locatif, délais, implication pour le bailleur

La loi ALUR a renforcé les droits des locataires notamment en fixant des délais de préavis spécifiques : pour un bail meublé, le locataire peut donner congé sous un préavis d’un mois dans certaines conditions (zone tendue, mutation, etc.).
Pour le bailleur, le congé doit respecter un délai de six mois s’agissant d’un logement vide et en cas de vente ou reprise.
Ces dispositions modifient donc la gestion du bail et imposent au propriétaire un calendrier plus strict.

Autres obligations nouvelles : diagnostics, information locataire, transparence

La loi ALUR impose également une plus grande transparence : affichage de l’IRL (indice de référence des loyers), fourniture des diagnostics (DPE, plomb, amiante) et information claire des locataires.
Pour les bailleurs, cela signifie :

  • avoir tous les documents à jour au moment de la signature du bail,
  • être en conformité sur la performance énergétique (depuis 2025, un logement classé G ne peut plus être loué en zone tendue).

Ces obligations, si elles ne sont pas remplies, exposent à un risque de nullité du bail ou de pénalités.

Loi Alur ce qu'il faut retenir

3. Fiscalité & charges spécifiques

Au-delà des obligations légales relatives à la location ou à la copropriété, la loi ALUR impacte aussi fortement la fiscalité des bailleurs et les charges à prévoir. Pour un propriétaire-investisseur, bien maîtriser ces volets permet de sécuriser la rentabilité et d’anticiper les coûts à venir.

Impôts locaux & majorations

Les propriétaires d’un logement loué, soumis à la loi ALUR, doivent compter avec certaines contributions incontournables. Par exemple, dans les zones où la vacance locative est forte ou l’offre rare, des majorations de la taxe d’habitation pour résidences secondaires peuvent s’appliquer, ce qui renforce la pression sur les revenus locatifs.
En outre, les dispositifs d’encadrement des loyers, qui s’inscrivent dans la loi ALUR, peuvent limiter l’augmentation des loyers lors d’un renouvellement ou d’une relocation. Comme l’indique le site du ministère de l’Économie : «Le montant du loyer hors charges ne peut pas dépasser un certain plafond». (Source : Ministère de l'Économie). Il est donc vital d’intégrer ces plafonds et majorations dans votre plan de rentabilité.

Revenus locatifs et régimes fiscaux

La nature du bail (location vide ou meublée) va conditionner le régime d’imposition :

  • Si la location est meublée, elle peut relever des BIC ou micro-BIC, avec des abattements intéressants.
  • En location nue (vide), les revenus fonciers s’appliquent.
    Par ailleurs, les dispositifs d’encadrement (loyer plafond, zones tendues) peuvent réduire vos marges.
    L’ANIL rappelle que depuis le décret n° 2025-652 du 15 juillet 2025, l’évolution des loyers est encadrée dans les zones tendues. (Source : ANIL)

Obligations accrues & charges supplémentaires

La loi ALUR a renforcé les obligations en matière de diagnostics, de transparence des frais d’agence et de gestion locative. Un guide le souligne : «La loi ALUR renforce la protection des locataires et impose davantage de responsabilités aux bailleurs».
De plus, dans certaines copropriétés, l’obligation de constituer un fonds de travaux ou de produire une fiche synthétique est imposée. (Source : La Centrale Financement). Ces éléments peuvent générer des coûts supplémentaires qu’il convient d’anticiper.

4. Fixer le bon loyer & choisir le bon locataire

Le succès d’une location dépend autant du loyer fixé que de la qualité du locataire. Dans le cadre de la loi ALUR, fixer un loyer «juste» tout en restant conforme, et attirer un locataire fiable, permet d’optimiser la rentabilité et de réduire les risques (vacance, impayés, litiges).

Analyse du marché local & fixation du loyer

Dans les zones tendues, l’encadrement des loyers impose un plafond. Le site PAP en indique les modalités : «Le loyer doit se situer dans une fourchette entre le loyer de référence minoré et le loyer de référence majoré.»
Il faut : examiner les loyers du quartier similaire, vérifier si votre logement est soumis à l’encadrement, prendre en compte la qualité du bien (meublé, rénové, performance énergétique) pour ajuster. Un prix mal fixé peut entraîner une vacance prolongée ou un loyer sous-optimal.

Profil du locataire adapté

Un locataire stable (CDD long, CDI, famille) est souvent un gage de tranquillité pour le bailleur. Sous la loi ALUR, les délais de préavis ont été réduits dans certains cas : ce qui augmente le turnover potentiel.
Il est donc conseillé de choisir un profil qui s’engage pour plusieurs années, avec garanties suffisantes (caution, assurance loyers impayés) pour limiter les aléas.

Garanties & contrat de bail adapté

Le bail doit mentionner clairement toutes les conditions (durée, usage, loyer, charges, diagnostics). Le bailleur doit vérifier la conformité et l’adéquation du bail au bien. La loi ALUR impose une bonne transparence des frais et des engagements.
Des garanties solides (visale selon profil, assurance) renforcent votre sécurité.

5. Gestion, supervision & bonnes pratiques

La signature du bail n’est que le début de la relation locative. Une gestion proactive, respectueuse des obligations et attentive à la qualité du bien permet de maximiser la durée du bail, de limiter les litiges et d’optimiser la rentabilité.

Accueil du locataire et communication claire

Un bon accueil, la remise d’un livret d’accueil ou d’un document clair sur les règles (charges, usage, contact en cas de problème) créent une relation saine. Communiquer dès le départ donc instaure un climat de confiance, ce qui peut éviter des incidents plus tard.

Suivi des loyers et gestion proactive des incidents

Le bailleur doit surveiller régulièrement l’encaissement des loyers. Face à un retard, une relance rapide est essentielle. La loi ALUR a modifié le cadre des litiges et des frais d’agence, il faut donc être rigoureux.
Par ailleurs, l’entretien périodique du logement minimise les dégradations et valorise le bien.

Optimiser la durée & la rentabilité du bail

Pour optimiser la durée et la rentabilité d’un bail, il est essentiel de procéder à une revalorisation régulière du loyer à condition que celle-ci reste raisonnable et cohérente avec le marché. Il faut éviter tout effet contre-productif qui pourrait engendrer une vacance locative prolongée.

Parallèlement, maintenir le logement en bon état, avec une performance énergétique à jour, est devenu impératif : à compter du 1ᵉʳ janvier 2025, les logements classés G ne peuvent plus être loués.

Cette double stratégie : l’ajustement calibré du loyer et la préservation du bien, favorise la reconduction du bail plutôt qu’un renouvellement fréquent, ce qui permet de limiter les frais de remise en état, de réduire la vacance et d’installer une relation locative durable.

Avant de lancer votre projet, consultez ce guide pratique : Mettre en location sa résidence secondaire.

Conclusion

La loi ALUR marque un cap essentiel pour les bailleurs : elle impose à la fois un cadre plus strict et offre une opportunité de professionnaliser votre gestion locative. En intégrant les bonnes pratiques : vérification de la zone et des plafonds, bail conforme, gestion rigoureuse ; vous limitez les risques (impayés, infractions, vacance) et valorisez votre patrimoine.

Chez MeCaza, nous vous accompagnons pour que votre bien se loue dans les meilleures conditions, en toute conformité. Passez à l’action : mettez votre logement au service d’un bail efficace, sécurisé et rentable.

❓ FAQ

1. Dans quelles communes l’encadrement des loyers s’applique-t-il ?

L’encadrement s’applique dans les communes classées «zone tendue», où l’offre de logement est fortement inférieure à la demande.

2. Quelles sont les conséquences pour un bailleur s’il dépasse le plafond de loyer ?

Le bailleur peut s’exposer à la nullité partielle du bail ou à une diminution de loyer ; l’annonce ou le contrat peut être contesté.

3. Le préavis locatif a-t-il changé pour le locataire et pour le bailleur ?

Oui : pour certaines locations en zone tendue, le locataire bénéficie d’un préavis réduit à un mois dans certains cas (mutation, raison de santé…).

4. Quelles obligations nouvelles s’imposent au bailleur depuis la loi ALUR ?

Le bailleur doit fournir un logement décent, maintenir l’entretien, donner accès aux diagnostics, fournir les justificatifs des charges, et respecter les règles d’encadrement.

5. Le bail meublé ou non meublé change-t-il les obligations liées à la loi ALUR ?

Oui : bien que les principes généraux restent, le type de bail (meublé ou vide) implique des durées, des conditions et des procédures différentes.

mélanie experte immobilière

Article rédigé par Mélanie Jacquet,
Experte immobilière du blog MeCaza.

Discuter avec un chasseur immobilier

Nos autres articles sur l'immobilier

24/7/2025

Que veut dire VEFA en immobilier ?

VEFA : ous avez déjà vu ce sigle. Alors, que signifie vraiment l’achat sur plan ? Voici tout ce qu’il faut savoir.

Lire l'article    ⭢
#Définition

25/4/2025

Loi Hoguet : définition et obligations des agents immobiliers

Le secteur immobilier est encadré par de nombreuses lois destinées à protéger les locataires et les acquéreurs. Parmi elles, la loi Hoguet tient une place centrale, découvrez ce que prévoit cette loi.

Lire l'article    ⭢
#Définition

24/3/2025

Promesse de vente ou compromis : quelles différences ?

Quelles différences entre une promesse de vente et un compromis ? Quels sont les enjeux et les délais ? On vous explique tout.

Lire l'article    ⭢
#Définition